I CAN'T SEE REGRET IN HERE
MARIO GARCIA TORRES
JAN MOT
KLEINE ZAVEL 10, 1000 BRUSSEL
9 NOVEMBER 2022 - 27 JANUARY 2023
Une bonne couche de neige à Bruxelles
et la nuit est tombée
une série de six monochromes
blanc
blanc cassé
blanc gris
avec des traces
le parquet
blanc gris clair
les murs
blancs
les formats varient
de 192 X 150 cm pour le plus grand
à 60 X 40 cm pour le plus petit
sur ces châssis aux bords épais
des fines toiles de coton/lin
blanc brut
sont tendues et recouvertes
d'un mélange acrylique et wax
qui dépasse légèrement
c'est précis
satisfaisant de propreté
et puis il y a ces traces
de chaque côté
encadrant
le cadre
des traces
noir TONER
on regarde les traces comme
on examinerait des empreintes
dans la neige
ça attire l’œil
ça interroge
empreintes digitales
partie de doigts
(ou est-ce des pieds de primates?)
partie de mains et formes non identifiables
(poings? pouces repliés? moignons?)
deux mains de chaque côté
(travail d'équipe?)
et puis on s'intéresse au geste
déplacement accidentel
de toiles
des mains fines
mais particulièrement sales
mais l'empreinte n'apparaît
que sur la partie
plane de la toile
donc pas de prise en main
mais une impression
délicate et délibérée
sur la toile
c'est donc
voulu par l'artiste
l'accident hypothétique
est pensé, reproduit, accentué, réfléchi, positionné
les traces deviennent
une signature fétiche de l'artiste
capable d'exalter le vide
par son seul touché
est-ce qu'il aurait fallu une toile unique
plutôt qu'une série de six?
la série
dédramatise le geste
la série permet
de chercher et d'interroger
la présence de l'artiste
devenu un mammifère
comme un autre
et puis il y a ce cadre
avec une empreinte bizarre
plus sale que les autres
comme un raté d'impression
un vrai accident?
conservé pour commémorer
la possibilité
d'un incontestable ratage
très réussi
Roshan Di Puppo
A good layer of snow in Brussels
at dusk
A series of six monochrome
white
off-white
grey white
with traces
The sizes of the paintings vary
from 192 X 150 cm for the largest
to 60 X 40 cm for the smallest
On thick-edged frames
thin linen canvas
is stretched and covered
with a mixture of acrylic and wax
it's precise and satisfyingly clean
and then there are these marks
on each side
framing
the frame
TONER black marks
I look at them
as footprints
in the snow
it catches my eye
it makes me wonder
fingerprints?
part of fingers?
(or monkey's footprint?)
some have unidentifiable shapes
(fists? bent thumbs? stumps?)
two hands on each side?
(teamwork?)
I start thinking about the gesture
An accidental displacement
made by delicate
but extremely dirty hands?
but the imprint only appears
on the front of the canvas
so no grip
but a deliberate impression
on the canvas
it's intended by the artist
the hypothetical accident
is thought out, reproduced
accentuated, reflected upon
and positioned
the traces become
a fetish signature of the artist
capable of exalting the void
with a single touch
should there have been a single canvas
rather than a series of six?
the series
de-dramatises the gesture
the series
helps to investigate
the presence of the artist
a mammal
like any other
and then there's this frame
with a strange print
dirtier than the others
like a misprint
a real accident?
preserved to honor
the possibility
of an undeniable misprint
Roshan Di Puppo
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